Penne et Bruniquel le 11 mars 2018

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Il faisait un peu frais, mais beau quand nous sommes partis vers Penne, site préservé, fleuron de l’architecture occitane dont l’origine remonte au Xième siècle. Il passe à la couronne de France au XIIIème siècle et fait même trembler Simon de Montfort. C’est lors des guerres de Religions que le château fut démantelé et laissé à l’abandon.

 

 

 

 

Séduit par le site depuis son enfance, l’architecte Axel Letellier l’achète et entreprend de reconstruire la forteresse en utilisant les techniques et méthodes du Moyen-Age.

 

 

Après un déjeuner roboratif, nous partons vers Bruniquel, village blotti entre ses deux châteaux. C’est à ses pieds que, voici 15 000 ans, la civilisation magdalénienne s’épanouit. Elle nous a laissé un témoin avec la Dame de Bruniquel, squelette trouvé dans une de ses grottes.

 

 

 

 

 

 

Au Vième siècle, la reine mérovingienne Brunehaut y aurait bâti le château vieux. Mais c’est surtout au Moyen-Age que le village connaît un essor remarquable grâce au commerce du lin, du chanvre et du safran. De magnifiques demeures des XIVème, Xvème et XVIème siècles en témoignent ainsi que le château jeune érigé entre les XVIème et XVIIème. C’est là aussi que fut tourné en 1975 « Le vieux fusil » avec Romy Schneider et Philippe Noiret.

 

 

 

 

 

 

Ce fut une belle journée instructive et pleine de beautés.

Pour la petite histoire…

Une personnalité hors du commun : le Terrrrrrrrrrrrrrrrrrrible de Penne

Alexandre Viguier est une figure emblématique de Penne qui a laissé une trace dans l’histoire locale sous le nom de Terrrrrrrrrrrrrrrrrrrible de Penne. La consonne r est répétée 19 fois pour expliquer qu’il était un républicain du XIXe siècle.

Né en 1835, il exerce le métier de géomètre. Il est aussi conseiller juridique pour les  populations rurales voisines grâce à ses connaissances en droit et en code civil. Il est célèbre localement et respecté par les habitants. Il se marie à 39 ans avec Marie Justine Roussel, âgée de 17 ans et issue d’une classe aisée. La gestion catastrophique de sa fortune personnelle incite l’épouse dix années plus tard à demander ue séparation des biens. Alexandre Viguier quitte définitivement la ferme familiale de Cousines. Il change définitivement d’apparence.

Jusqu’à son décès, il refuse de se raser ou de se couper les cheveux. Mû par la volonté de supprimer toutes les misères du monde, il dédie sa vie entière à un combat déterminé contre toutes les institutions et la justice. Il est toujours représenté accompagné d’une lanterne destinée de manière symbolique à éclairer sa lutte radicale. Il échoue à toutes les élections législatives auxquelles il a participé. Il a même l’occasion de se présenter face à Jean Jaurès à Carmaux en 1896.

Il décide de se rendre à Paris pour porter ses idées vers les plus hautes sphères du pouvoir. Ses comportements sont jugés tellement iconoclastes qu’il est interné à l’hôpital Sainte Anne et est renvoyé dans sa ville natale. Il vit alors d’expédients, comme un marginal en solitaire. Il réside au château de Penne (dans la salle des gardes) où il décède à l’âge de 76 ans en 1911.