Voyage à Malte du 19 au 23 mai 2018

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Voyage à Malte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 19 Mai.
Nous embarquons pour Malte, en faisant escale à Francfort : normal de passer au nord
pour aller du sud à encore plus au sud !!
Nous arrivons à midi et nous allons déjeuner à Marsaxlokk, principal port de pêche de
l’archipel. Notre restaurant donnait sur le port avec tous ses luzzu, barques de pêche très
colorées dont la proue est peinte d’un oeil d’Isis censé protéger du mauvais sort. Nous
y avons mangé une excellente daurade, mais notre repas a été un peu perturbé par la
télévision qui nous offrait le spectacle du mariage du prince Harry avec Melle dont j’ai
totalement oublié le nom !!
Nous visitons ensuite les Trois Cités, face à La Valette.
Birgu (ex Vittoriosa) fut la première capitale de l’Ordre. Elle possédait une anse idéale
pour amarrer les galères des chevaliers ainsi qu’un château-fort bâti sur la pointe.
Le musée maritime nous parle de l’histoire de la navigation dans cette partie de la
Méditerranée, de l’Antiquité à la Deuxième Guerre Mondiale.
Le Palais de l’Inquisiteur est un des palais les plus anciens et les plus somptueux de l’île.

Construit au début du XVIème siècle, il joua le rôle de cour de justice jusqu’en 1574. Puis
il devint le siège de l’Inquisition, réunissant appartements privés, tribunal et prison.
Lors de notre promenade, nous remarquons diverses « auberges de langues » : c’étaient
les couvents-forteresses de chaque « langue » des chevaliers de l’Ordre, une « langue
hospitalière » étant une organisation administrative. En passant devant d’imposantes
demeures du XVIème siècle, nous avons pu admirer de splendides bougainvillées et des
grands jacarandas (…souvenir d’Andalousie…).

Dimanche 20 Mai.
En route pour l’extrémité ouest de l’île où nous devons embarquer pour Gozo.
Nous nous arrêtons d’abord à Notre-Dame de Mellieha. Massive et haut perchée, elle a des
allures de forteresse et son abside est taillée à même le rocher.
Nous voyons aussi au large de l’actuelle Saint Paul’s Bay l’îlot où Saint Paul aurait fait
naufrage lors de son voyage à Rome pour y être jugé. Les habitants accueillirent les naufragés
et leur préparèrent un feu. Paul prit un morceau de bois qui se révéla être une vipère. Mais
la morsure de l’animal ne lui fit aucun mal…
Puis nous prenons le bateau sous une belle averse pour la traversée (gelée !) vers Gozo.
Nous nous dirigeons vers les temples de Ggantija. Cet ensemble mégalithique, vieux de
5500 ans, serait même plus ancien que les pyramides d’Egypte. Les dalles qui y sont
dressées pèsent plusieurs tonnes et celles de l’enceinte mesurent plus de huit mètres de
hauteur. L’accès aux temples et à leurs autels se fait par un étroit corridor flanqué de pierres
dressées. Pierres et mystères n’inspirent cependant pas la terreur, mais un certain apaisement.
Nous déjeunons au bord de l’eau, puis nous nous dirigeons vers Dwejra Bay. Dans ce site
grandiose, la Méditerranée pénètre sous les falaises pour former un lagon romantique aux
eaux bleu foncé. Nous ne verrons pas, hélas !, la célèbre « fenêtre d’Azur », arche géante
creusée par l’érosion dans la voûte rocheuse. D’ailleurs, plus personne ne la verra, elle fut
détruite en une nuit en 2017 par des vents violents et de fortes pluies.
Nous parcourons ensuite Rabat jusqu’à la citadelle médiévale consolidée par les chevaliers
lors de leur arrivée à Malte. Les remparts nous offrent des points de vue splendides sur l’ensemble de l’île.
La traversée du retour se fait dans le calme et sous le soleil retrouvé. Je parlerai plus loin de
la flore… éblouissante.

Lundi 21 Mai.
Nous partons vers le centre de l’île en traversant des villes et des villages où fleurissent
bougainvillées, grenadiers et hibiscus. Dans les champs, les figuiers de Barbarie
remplacent les clôtures.
Nous nous arrêtons d’abord à Mosta. L’église paroissiale à la façade néo-classique est
immense et peut accueillir plus de 1000 fidèles. La coupole qui coiffe l’église est un dôme
haut de 61 mètres avec un diamètre de 39,60 mètres. Cette coupole est, paraît-il, la
quatrième plus grande d’Europe et a été construits sur le modèle du panthéon de Rome.
Sur le chemin de Mdina, nous faisons un arrêt (plus ou moins obligé, et traditionnel !) dans
une verrerie artisanale.
Et nous voilà à Mdina, l’ancienne capitale de l’île. Déjà à l’âge du bronze, la cité était
fortifiée. Phéniciens, Romains, Arabes et Normands s’y succédèrent et chacun y laissa sa
trace. La structure des rues est restée la même depuis le Moyen-Age. Hautes murailles et
portes closes font comprendre pourquoi la ville était renommée pour son silence.
Nous y visitons la cathédrale Saint Paul, construite par l’architecte maltais Lorenzo Gafà.
Son pavement est recouvert d’étonnantes pierres tombales en marbre polychrome sous
lesquelles reposent aristocrates maltais, évêques de Mdina et membres du chapitre de la
cathédrale.
En face de la cathédrale se dresse le musée, édifice du XVIIIème siècle de style baroque
sicilien. Il était initialement destiné à reloger le séminaire. Il abrite désormais le musée :
sculptures en argent, panneaux de bois marquetés, manuscrits, céramiques antiques et
une remarquable collection de gravures sur bois et sur cuivre de Dürer.
Puis nous quittons Mdina pour aller à Rabat, non loin de là. Privée de ses remparts, livrée à tous les envahisseurs, elle conserve les traces des civilisations et des religions les plus
variées. Elle est construite sur les catacombes de l’ancienne capitale romaine.
Sous l’église Saint Paul, on peut voir la grotte qui aurait, selon la tradition, abrité l’apôtre
Paul après son naufrage.
Et nous terminons la journée sur les falaises de Dingli, le point culminant de l’île.
Ces falaises abruptes descendent vers la mer en double gradin. Sur l’un d’eux un jardin
en terrasses au-dessus de l’eau est cultivé grâce à une patiente irrigation.

Mardi 22 Mai.
La matinée est consacrée à La Valette. La capitale maltaise est née de l’adversité : si, au
XVIème siècle, Soliman le Magnifique n’avait pas lancé ses 40 000 hommes à l’assaut de
l’île, les chevaliers auraient-ils bâti une cité fortifiée sur le mont Sciberras ?
Première ville d’Europe entièrement conçue sur plan, La Valette est restée presque intacte,
malgré les dommages subis pendant la dernière guerre. Accumuler richesses artistiques
et architecturales sur un caillou si petit et si aride tenait à l’orgueil des chevaliers qui ne
reconnaissaient qu’un maître : celui de l’Ordre.
On pénètre dans la ville par une entrée spectaculaire due à Renzo Piano, l’architecte italien
à qui l’on doit notamment le Centre Pompidou à Paris.
En passant devant l’auberge de Castille et Leon, nous arrivons aux jardins Upper Barrakka,
bastion transformé au XVIIIème en un élégant jardin qui offre un beau point de vue sur le
Grand Port et les Trois Cités.
Nous allons ensuite visiter la co-cathédrale Saint Jean, chef-d’oeuvre de l’art baroque, dédiée
à Saint Jean-Baptiste, le patron de l’Ordre. L’extérieur trapu et austère traduit les principes
de rigueur et de sobriété de l’Ordre. L’intérieur offre un contraste saisissant. Vaste nécropole,
la co-cathédrale est pavée de 369 pierres tombales en marbre polychrome, sous lesquelles
reposent les chevaliers. Les huit chapelles des langues sont consacrées aux différentes
nationalités des chevaliers appartenant à l’Ordre de Malte.
Il est temps de faire une petite digression sur l’Ordre. Il est organisé en « langues » qui sont celles des contrées où se recrutent les chevaliers. Placées sous l’autorité d’un pilier, elles
sont au nombre de huit : Provence, Auvergne, France, Aragon, Castille et Portugal, Italie,
Allemagne et Angleterre. Le pilier de la langue de Provence a le titre de Grand Commandeur,
bras droit du Grand Maître. L’ordre hospitalier de Saint Jean de Jérusalem est né pendant les
croisades. Il était destiné à recevoir les pèlerins qui se rendaient en Terre sainte (hostellerie) et
à soigner ceux qui tombaient malades (hospital).
Revenons à la co-cathédrale. L’oratoire abrite deux chefs-d’oeuvre du Caravage : Le Saint
Jérôme et la Décollation de Saint Jean-Baptiste où l’extraordinaire maîtrise du clair-obscur
renforce la brutalité de la scène et l’on perçoit toute l’intensité du bras du bourreau qui
maintient la tête du saint collée au sol.
Et nous finissons notre visite de La Valette par le Palais du Grand Maître de style baroque
suivant les plans des palais italiens : le rez-de-chaussée logeait écuries, cuisines et communs,
l’étage noble abritait appartements et salons officiels. On peut y admirer les portraits des
Grands Maîtres ainsi que de magnifiques tapisseries des Gobelins.
L’après-midi, nous faisons un tour en bateau pour voir depuis la mer l’impressionnante
architecture défensive des chevaliers de Saint Jean. Nous allons jusqu’au port de Marsamxett
et au Grand Port où accostent les bateaux de croisières.
Le soir, nous avons droit à une surprise : le bus nous emmène le long des remparts de La
Valette jusqu’à Mdina où nous avons pu nous promener dans le silence de la nuit.

Mercredi 23 Mai.
Nous avions matinée libre avant de repartir dans l’après-midi vers Toulouse. Pour ma
part, je me suis un peu promenée à pied avec ma soeur et mon beau-frère et nous avons
déjeuné dans une étroite ruelle sous le plus grand bougainvillée que j’aie jamais vu : il
faisait comme une pergola au-dessus de la ruelle.
Et, malgré tous mes espoirs, je n’ai pas rencontré Corto, le beau marin de Hugo Pratt,
ni d’ailleurs Humphrey Bogart à la poursuite du Faucon Maltais… Mais tout ceci est une
autre histoire….

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