Voyage à Lisbonne, du 12 au 16 mai
Le 12 mai, nous nous envolâmes vers Lisbonne. Nous atterrîmes avec une heure de décalage : heureux Portugais qui sont restés à la vraie heure !!!
Nous avons commencé par le classique tour de ville en bus et là, nous remarquons tout de suite que Lisbonne est bâtie sur plusieurs collines : nous allons devoir monter et descendre ! Avant de rejoindre l’hôtel, nous avons le temps de faire une petite promenade à pied entre deux places. La Place du Rossio est le lieu des grandes manifestations populaires, des fêtes et des défilés. Elle est entourée de cafés où, au XVIIIème siècle, se déroulaient de nombreux débats. Non loin de là, se trouve une belle pâtisserie au plafond en miroirs : la Confeitera Nacional, où se fabriquent de délicieux gâteaux : pâte feuilletée (au beurre !) et crème.
De cette place, on emprunte une rue piétonne qui nous conduit à la Place de Commerce qui nous accueille par un arc de triomphe avec des allégories des trois grands fleuves portugais : le Tage, le Douro et le Mondejo. Elle donne sur le Tage, là où on déchargeait naguère épices, or et esclaves venant des colonies. Elle est bordée sur trois côtés par des bâtiments classiques aux façades jaune safran.
Au ministère de la Marine, situé à côté de la place, on vient de découvrir, en creusant, Au ministère de la Marine, situé à côté de la place, on vient de découvrir, en creusant, les ruines de l’entrepôt où étaient construites les caravelles.
Le 13 mai fut une journée chargée !
Le matin, nous nous promenons dans le Parc des Nations. Ce parc est le site de l’exposition universelle de 1998, bâtie pour réhabiliter une zone de friches industrielles. Il se réalisa sur le thème « l’océan, avenir de l’humanité » dans un souci environnemental.
On y construisit une gare ultramoderne et une station de métro pour favoriser l’émergence d’un nouveau pôle urbain. On s’y promène parmi les anciens pavillons de l’exposition, dont l’un évoque les deux caravelles de Vasco de Gama, Raphaël et Gabriel, sur des places et des
chemins évoquant l’eau et l’océan.
Nous déjeunons à la Casa de Alentejo. Ce restaurant est un ancien palais mauresque absolument inattendu depuis la rue. Autour d’un grand patio, on peut voir un curieux mélange de styles, avec de petites pièces du plus pur baroque. Au demeurant, nous avons très bien mangé !
L’après-midi, c’est musées ! D’abord le musée des azulejos. Les azulejos sont des carreaux de faïence de 14 x14 cm, le plus souvent bleus. Ce petit musée est installé dans l’ancien couvent Madre de Deus du début du XVIème, mais dont l’intérieur témoigne de l’exubérance baroque du XVIIIème. Cinq cents ans d’art de l’azulejo sont exposés depuis les carreaux hispanomauresques du Xvème jusqu’aux réalisations les plus modernes. Certains sont disposés comme des tapis persans ou de grands panneaux muraux.
Puis nous allons vers la quartier de Belém (contraction portugaise pour Bethléem) et son Centre Culturel. Là nous visitons le musée Berardo d’art contemporain. Ce musée ouvrit en 2007 et abrite les collections de l’industriel Joe Berardo. Là nous naviguons de Picasso à Dali, de Miro à Max Ernst, d’Arp à Soulages en passant par Klein, Dubuffet ou de Staël.
Et nous finissons notre journée à la Confeiteria de Belèm, pâtisserie si bien connue qu’il vaut mieux réserver, même à l’heure du thé ! Là nous dégustons un pastèi de nata de Belèm d’après une recette, secrète et bien gardée, des Jéronimos voisins.
Le 14 mai, la matinée est consacrée à la visite de l’Alfama, le plus ancien quartier de Lisbonne.
Il a échappé au séisme de 1755 et s’étage sur le flanc sud d’une colline qui descend vers le Tage. Il est toujours le symbole de la Lisbonne populaire. Son nom « Alfama » vient de l’arabe Al-Hama, qui signifie « Source thermale ». Les Romains l’avaient déjà compris, qui y construisirent des thermes. On y déambule dans un labyrinthe d’impasses, de petites places et d’escaliers abrupts : palmiers et bougainvillées, balcons encombrés de plantes vertes, maisonnettes colorées. Pour y monter nous prenons le tramway 28. On a parfois l’impression d’une montée verticale et on est content de ne pas le faire à pied.
Puis nous nous sommes retrouvés devant le Couvent St Vincent hors les Murs à l’immense façade blanche. L’église avec son plafond à caissons m’a rappelé le Panthéon à Rome : pas étonnant : elle a eu un architecte italien ! Dans le cloître, nous pouvons admirer de magnifiques panneaux d’azulejos du XVIII ème, dont une collection illustre quelques fables de… La Fontaine.
Nous finissons la matinée par le château S.Jorge d’où nous avons LA vue sur la ville et le Tage. Bâti par les Wisigoths, agrandi par les Maures, puis modifié au XIIème, il est aujourd’hui aménagé en un agréable jardin fleuri et ombragé. Nous y avons assisté à l’arrivée d’un certains nombres de groupes de scouts qui venaient là pique-niquer.
Nous redescendons du château par des escaliers en pente raide et d’étroites ruelles pavées… et glissantes, heureusement qu’il ne pleuvait pas !
Nous allons ensuite déjeuner dans un restaurant brésilien. J’ai trouvé ce repas particulièrement délicieux… et copieux !
L’après-midi, la majorité du groupe est allé à Fatima. Je ne pourrai pas vous en parler, car j’ai préféré rester à Lisbonne avec cinq de mes compagnons de voyage.
Nous sommes repartis vers l’Alfama et avons visité la Sé Patriarcal. La cathédrale a été bâtie sur l ‘emplacement d’une mosquée au milieu du XIIème. C’est une église forteresse avec une façade (restaurée après le séisme de 1755) d’apparence romane, une nef romane, des chapelles rayonnantes gothiques et un choeur baroque. Le cloître à deux niveaux appartient au gothique cistercien et abrite des vestiges lapidaires. Lors de diverses campagnes de fouilles, on y a trouvé les vestiges d’une rue romaine ainsi que ceux d’une mosquée.
Dans un petit restaurant, nous avons dîné de calamars grillés succulents ! Il me semble que, durant cette journée, nous n’avons fait que monter et descendre !
Le 15 mai, nous abandonnons Lisbonne pour aller vers Sintra et la côte.
Nous voilà partis pour le Capo da Boca, le cap le plus occidental du continent européen. Du haut de la falaise de 140 mètres, là « où la terre finit et la mer commence » (Camoes), on entend l’océan, et, si on regarde bien, on peut même voir les caravelles et au lointain, l’Amérique !! Je vous assure que c’est vrai : on voit l’Amérique !
Puis nous traversons des forêts où poussent de grandes digitales pourpre pour aller à Sintra. Nous visitons d’abord le Palacio Nacional da Pena, une fantaisie romantique construite au milieu du XIXème par le roi Ferdinand II sur le site d’un ancien couvent des hiéronymites. Il évoque un cornet de glace à plusieurs parfums avec ses couleurs acidulées. L’ambition avouée de cette construction est de réunir dans un même bâtiment toutes les références du passé architectural lusitanien, du gothique au manuélin, en passant par le mudéjar et des styles plus exotiques.
Avant d’aller déjeuner, nous passons par la Quinta da Regaleira. Sur le site d’une ancienne quinta, un riche homme d’affaires adepte d’ésotérisme et de franc-maçonnerie, fit ériger un ensemble de constructions dans un mélange de styles. Le jardin est, en réalité, un parcours initiatique d’un symbolisme complexe lié aux Templiers, à l’alchimie, au christianisme, lamythologie. Tout semble y faire référence à la « Divine Comédie » de Dante.
Et nous finissons notre tour en revenant à Belèm, le port occidental de Lisbonne d’où partaient les caravelles des découvreurs. Il est gardé par une tour manuéline du XVIe. Elle fut construite au milieu du fleuve pour en défendre l’embouchure. Mais le raz-de-marée qui suivit le séisme de 1755, changea le cours du Tage, ensablant la tour et la raccrochant au continent.
En face de la tour se dresse le Monastère des Jéronimos, un monument manuélin imposant par sa blancheur presque aveuglante à la lumière du soleil. Sa construction commença en 1502 et la réalisation de cet ensemble (église, cloître et couvent), financée par l’or et les épices des colonies, dura cent ans. On peut en admirer les détails de sculpture typiquement manuélins : poissons, cordages, coraux. Le cloître nous offre la profusion luxuriante de la nature ordonnée en symétrie selon les lois de l’harmonie : aucune colonne n’est exempte de sculpture !
Puis, nous rentrons à l’hôtel pour nous préparer pour notre soirée fado. Mais…le bus nous dépose de l’autre côté de la place de notre hôtel et, pour le rejoindre, ce fut digne d’un parcours du combattant ! En effet, sur la place en face de l’hôtel était érigée une grande estrade avec un écran géant. La place était entourée de barrières et de policiers : pas moyen de passer sinon de faire un détour assez improbable Explication : l’équipe de football de Lisbonne (figurez-vous que j’en connaît le nom, alors que le football m’indiffère totalement : Benfica) disputait la finale de je ne sais plus quel tournoi contre l’équipe de Porto, enfin je crois ! Déjà vers 18 heures les gens commençaient d’affluer, habillés aux couleurs de leur club et assez excités.
Nous avons quand même réussi à atteindre l’hôtel et on nous fit sortir par derrière. Ensuite, il a fallu trouver des taxis pour nous amener au cabaret : ce ne fut pas une mince affaire ! Nous sommes arrivés un peu en retard, mais on nous attendait pour un dîner-spectacle avec trois chanteurs de fado, ce chant à la fois mélancolique et heureux, ne me demandez pas pourquoi j’en parle de cette manière, mais c’est ainsi que je le ressens. Vous pouvez écouter Amalia Rodriguez ou Césaria Evora et vous comprendrez…
Et pour revenir à l’hôtel, ce fut à nouveau la course aux taxis et l’entrée par le parking. La fête du football était terminée et la nuit fut tranquille après toutes ces émotions !!
Le 16 mai est notre dernière matinée à Lisbonne. L’après-midi, nous nous envolons vers Toulouse.
Notre matinée est libre. Personnellement, j’ai pris, avec d’autres, le téléphérique pour monter en haut d’une colline. Là sur une jolie petite place, nous avons une belle vue sur le côté nord de la ville. Je suis redescendue en passant par une partie du jardin botanique.
Je m’aperçois que je n’ai pas beaucoup parlé de la nourriture, à part la pâtisserie.
Eh bien, nous avons toujours très bien mangé que ce soit de la viande ou du poisson.