Rodez, une ville en hiver
Il ne faisait pas chaud, mais le soleil était avec nous ce dimanche 13 mars 2016. Nous sommes donc partis vers Rodez pour une journée-musées.
Nous avons commencé par le musée Soulages, maintenant bien connu. Nous parcourûmes d’abord l’exposition permanente des œuvres de Soulages, depuis les oeuvres de jeunesse jusqu’à l’outre-noir en passant par les travaux préparatoires aux vitraux de Conques. Les « brous de noix », œuvres sur papier épurées et linéaires ; l’œuvre gravée, eaux fortes, lithographies, sérigraphies, les bronzes et leur matrices.
Avant de voir ces œuvres « en vrai », je me disais : « Bon…c’est du noir et alors ?… »
Mais quand on se retrouve devant un panneau, il faut se laisser aller, ne pas réfléchir, regarder, et alors la lumière semble surgir des couleurs noires pour venir à nous. Il y a là comme de la magie.
Il y avait aussi l’exposition temporaire d’un artiste né au Venezuela mais venu vivre sa vie d’artiste à Paris : Soto. L’oeuvre de Soto fait partie de ce que les critiques ont appelé « l’art cinétique ».
Si parfois l’œuvre bouge, elle demande aussi au spectateur de bouger avec elle ; elle demande à l’œil du spectateur de la suivre, de rentrer en elle et de laisser la réalité se distordre avec elle, je ne sais si c’est ce que la plupart des gens ont ressenti mais c’est mon sentiment.
Après un bon repas, nous sommes allés au musée Fenaille, célèbre pour sa collection de statues-menhirs. Mais qu’est-ce qu’une statue-menhir ? C’est une sculpture fich »e en terre dont la forme générale fait penser à un menhir. Sa surface est sculptée en bas-relief ou gravée de façon à évoquer des personnages masculins ou féminins. Ces statues forment aujourd’hui un ensemble de plus de 150 monuments concentrés dans un territoire bien délimité autour des monts de Lacaune. Elles auraient été érigées par les premières communautés agricoles installées dans la région il y a près de 5000 ans. On continue à s’interroger sur leur signification et leur fonction : sont-ce des images divines, des figures protectrices… ? Aujourd’hui les recherches portent plutôt sur l’organisation sociale des sociétés qui les ont érigées. Quoiqu’il en soit, on tourne autour d’elles, on se pose des questions, mais on ne peut qu’admirer l’art des sculpteurs qui les ont réalisées.
Une des statues-menhirs
Et nous avons terminé notre journée au musée Denys-Puech. C’est un bâtiment construit entre 1905 et 1912 pour présenter les œuvres données par Denys Puech à la ville de Rodez. La collection comprend aussi des œuvres de deux artistes aveyronnais, amis de Denys Puech : Maurice Bompart et Eugène Viala. Ce petit musée illustre différents aspects de l’histoire de la sculpture depuis le milieu de XIX ème jusqu’à nos jours.
Et, comme le cow-boy solitaire, nous sommes repartis dans la soleil couchant.