Randonnée d’automne à Puycelsi le 11 octobre 2015
C’était une journée magnifique et un temps idéal: soleil et couleurs magiques des vignes et des arbres en automne.Le matin, nous avons eu une visite guidée du village, très intéressante et instructive.
Puycelsi se trouve au bord de la forêt de Grésigne, la plus grande forêt de chênes de France. On y trouvait, bien sûr, gibier et herbes pour se nourrir, ainsi que le bois pour se chauffer et construire. Y vivaient des charbonniers qui utilisaient le bois des chênes, et aussi des verriers qui fabriquaient un verre fin et bleuté, dont la formule est , hélas, perdue.
Le village fut créé sur une butte avant le XIème siècle par des moines de l’abbaye d’Aurillac, puis cédé au comte de Toulouse. En plus de défenses naturelles, le bourg a une enceinte munie de tours et de deux portes, ce qui le rendait très facile à défendre lors d’invasions ou de sièges, notamment celui des Anglais pendant la guerre de cent ans.
Durant notre promenade, nous avons vu une tête d’homme sculptée à l’angle d’une belle demeure située près de la mairie. Cette tête est considérée comme une pierre sacrée et est censée porter bonheur à celui qui la touche. C’est vous dire si elle est propre et lisse!
Nous avons aussi visité l’église Saint-Corneille construite XIIème au XVIIème siècles. Les peintures de la voûte nous rappellent par leur bleu et leurs dessins la cathédrale d’Albi: ce n’est pas étonnant, car elles ont été réalisées par les mêmes artistes toscans qui sont restés longtemps dans la région. Sur un des modillons du portail de l’église, on peut voir un cochon. Bizarre, me direz-vous. Mais en voici l’histoire: Pendant la guerre de cent ans, les Anglais assiégeaient la ville depuis des mois et les habitants commençaient à mourir de faim. Mais chaque jour, les assiégeants entendaient, venant de la cité, les cris aigus d’un cochon qu’on égorge. Convaincus que les habitants avaient encore de la nourriture, ils levèrent le siège et partirent. En réalité, les habitants n’avaient plus qu’un seul cochon qu’ils promenaient le long des remparts en le piquant pour qu’il crie!… Ainsi, grâce à un cochon, Puycelsi fut épargnée par les Anglais! On comprend maintenant pourquoi un cochon est à l’honneur à l’église.
Nous avons déjeuné à la ferme auberge des Chênes, je vous recommande son site et sa cuisine familiale: la canette farcie était délectable et la tarte aux abricots faite maison était délicieuse (la pâte brisée n’avait rien d’industriel!!).
Nous avons terminé la journée au hameau de Mespel pour voir la chapelle ND des Bois. C’est une chapelle du XIIIème siècle avec un clocher-mur doté d’une baie campanaire. Cette chapelle donne lieu chaque année à un pèlerinage très connu à Pentecôte.
A l’intérieur se trouve un beau retable, en assez mauvais état, hélas, par manque de crédits pour le restaurer. Le temps de le contempler, nous avons eu droit à un festival de… loirs. Ils se promenaient derrière le retable, nous laissant apercevoir le bout de leur museau ou de leur queue: et que je te monte et que je te descend et que je tourne et virevolte… Nous les avons alors laissés à leur destin de loirs…
Encore un belle journée d’automne passée entre amis.