Croisière sur le Rhin du 1er au 7 mai 2019

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Croisière sur le Rhin du 1er au 7 mai 2019

Pour le 110e anniversaire de notre Amicale, nous partons en croisière sur le Rhin en le
remontant d’Amsterdam à Strasbourg.
Le Rhin est un des plus longs fleuves d’Europe et la voie navigable la plus fréquentée, de
son embouchure jusqu’à Bâle. Nous avons pu constater que la circulation y est intense
avec des trains de péniches porteuses d’énormes containers. En effet, nous n’avons jamais
été seuls sur le fleuve!

Mercredi 1er mai.
Cela commence bien : à l’aéroport, le commandant a entendu « un bruit dans la cabine »,
donc le départ est retardé le temps qu’un technicien vérifie : rien à signaler. Nous pouvons
donc nous envoler avec un heure et demie de retard. Heureusement, nous n’avions pas
de correspondance!
Arrivés à Amsterdam, nous embarquons. Tout d’abord, on nous sert un cocktail de
bienvenue en nous présentant l’équipage : le commandant, dont j’ai oublié le nom, a une
coupe de cheveux Playmobil! A 19h30 enfin… on mange! Il était temps, après un petit déjeuner à 6h30 et une malheureuse tranche de cake industriel dans l’avion !!!

 

Jeudi 2 mai
La matinée se passe à Amsterdam chacun, à sa guise, va se promener ou se repose.
Et l’après-midi, nous partons pour le parc floral de Keukenhof, situé entre Haarlem et Leyde. De la fin mars à la mi-mai, suivant un calendrier précis, se succèdent crocus, narcisses, jacinthes,
tulipes et enfin iris et glaïeuls. Le thème de cette année en était « Flower
Power ». Dans certains pavillons, j’ai pu retrouver ma jeunesse avec la mode hippie des années 70! Mais revenons au parc : il y a là près de 7 millions de bulbes (dont 4,5 millions de tulipes de 100 variétés différentes) et 2500 arbres sur un espace de 32 hectares.
Quelques mots sur la tulipe : son nom vient du turc « dülden » qui signifie « turban ». Au
XVIIème siècle, on observa un engouement inédit pour l’horticulture et les tulipes dans les
Provinces Unies. En 1637, un record fut atteint avec la vente d’un bulbe pour une somme
équivalant au prix de deux maisons de taille moyenne. L’effondrement du marché fut cependant rapide. Et cette crise est considérée depuis comme la première bulle spéculative
et les Hollandais comme les inventeurs de la finance moderne.
La nuit, nous naviguons jusqu’à Nimègue. Il paraît que nous avons passé plusieurs écluses
sur le canal reliant Amsterdam au Rhin ; mais, comme je dormais…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 3 mai.
Le matin, nous faisons escale à Nimègue. Certains d’entre nous vont visiter le musée
Kröller Müller. D’autres, dont moi, restent en ville pour une promenade dans cette cité
qui fut reconstruite après avoir été fortement bombardée pendant la guerre. Nous avons
ainsi visité un quartier résolument moderne, surtout la Marie galante à l’architecture assez
bluffante. Nous avons aussi visité l’église St Pierre Canisius détruite en grande partie
en 1944, et reconstruite en 1958-1960. Elle contient de nombreuses œuvres d’art des
années 1950.
L’après-midi, nous continuons notre navigation. A partir de là, on va trouver des noms de
villes qui me rappellent mes cours d’allemand avec Melle Leriche, peut-être mes camarades
d’alors s’en souviennent-elles aussi. Par exemple, Xanten, ville natale de Siegfried, héros
légendaire allemand dont l’histoire a inspiré à Wagner sa tétralogie sur « L’or du Rhin ».
Nous passons aussi non loin de Wesel où se trouvent les usines métallurgiques Thyssen –
Krupp, constructeurs de la « grosse Bertha », canon qui terrorisa Paris.
Le soir, à bord, comme dans toutes les croisières, il faut absolument divertir les passagers.
A l’apéro nous avons eu un quiz sur les musiques de film. Il y en avait certains dont je
n’avais jamais entendu parler!

 

 

 

 

 

Samedi 4 mai.
Le matin, nous poursuivons notre voyage en passant à côté de Düsseldorf (j’ai eu, lors
d ‘un échange scolaire, l’occasion de visiter Düsseldorf en hiver, et là, j’ai vu le plus grand
nombre de manteaux de vison au mètre carré que j’ai jamais vu !). Nous longeons aussi
de grandes usines. C’est, avec la Ruhr, le siège de grandes entreprises pétrolières ou
automobiles.
Puis, nous faisons escale à Cologne. Quelques-uns parmi nous sont partis avec un guide
à travers la vieille ville. Je ne les ai pas suivis, car je connais assez bien la ville. Avec
Anne-Marie, Colette et Jean-Pierre, nous sommes allés d’abord à la cathédrale. Et sur le
chemin, nous avons essuyé un petit orage de grêle ! La cathédrale de Cologne est un
exemple de style gothique. Elle a été épargnée pendant la guerre, car elle se trouve juste
à côté de la gare et servait donc de balise pour les bombardiers. Nous y avons visité le
trésor : broderies et ors, objets en verre et l’ancien mur romain. Car Cologne est au départ
une ville romaine dont le nom était Colonia Agrippinensis, d’où son nom actuel. Puis, nous
avons traversé la vieille ville jusqu’à une petite église romane, Santa Maria am Kapitol, et
son cloître, véritable havre de paix et de silence.
Puis nous sommes repartis pour une nuit à bord.

 

Dimanche 5 mai.
Nous abordons aujourd’hui ce que l’on nomme « le Rhin romantique ». Nous allons
apercevoir toute une théorie de châteaux forts le long du fleuve. Ces châteaux servaient à
protéger les nombreux archevêchés et seigneuries qui formaient ce que l’on n’appelait pas
encore l’Allemagne. Les rives sont suffisamment escarpées pour permettre aux guetteurs de
voir arriver les ennemis aussi bien sur terre que sur l’eau. Et bien entendu, chaque château
a sa légende. Quelques-uns sont remarquables. Ainsi Marksburg possède une bibliothèque
de 1200 volumes. Stahlenberg et Liebenstein sont séparés par un mur (déjà!), car ils
appartenaient à deux frères ennemis. Hirzenach a une église romane à chevet gothique.
Zur Klosterschenke, l’église est accolée à l’auberge et, pour entrer dans l’église, il faut
passer par l’auberge dont le propriétaire est le curé du village!

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                

 Je ne vais pas vous les citer tous. Mais il ne faut pas oublier le rocher de la Lorelei. La Lorelei est une femme d’une beauté à couper le souffle. Au coucher du soleil, elle est assise sur un rocher escarpé et peigne sa chevelure d’or. Ses bijoux étincellent au soleil et elle
chante une mélodie étrange et prenante. Les bateliers qui naviguent en bas sur le Rhin ne
pensent qu’à l’écouter et la regarde. Ils ne voient pas les écueils et leurs bateaux s’écrasent
sur les récifs. Hélas, c’était le matin et nous n’avons pas pu la voir ni l’entendre!

Enfin, nous arrivons à Rüdesheim où nous faisons escale.
Là, je ne résiste pas à l’envie de vous raconter une histoire. C’est l’histoire de la « tour
des souris » à Bingen. En 974, il y eut une grande famine. Les gens avaient mangé
chiens et chats. L’archevêque de Mayence, Hatto, était avare et impitoyable. Bien que
ses greniers fussent pleins, il ne donna rien aux pauvres affamés. Un jour, où ils voulurent
prendre son blé, il fit comme s’il était d’accord et dit : « Rassemblez les pauvres gens dans
une grange, je vais les nourrir. » Mais alors, il fit mettre le feu à la grange en s’écriant :
« Ecoutez les souris piailler : » Il se réfugia dans une tour à Bingen au milieu du Rhin.
Alors, d’innombrables souris traversèrent le fleuve à la nage, grimpèrent dans la tour et le
dévorèrent vivant.
A Rüdesheim, certains sont allés visiter une cave : je n’y suis pas allée, mais, si vous avez
l’occasion de boire du vin du Rhin, je vous recommande d’y goûter. C’est un vin blanc
qui rappelle les vins d’Alsace et de Moselle. J’en aime particulièrement les vendanges
tardives! Le village ressemble à nos villages alsaciens avec maisons à colombage et
géraniums rouges.
Avec Roselyne, Anne-Marie et Christian, nous sommes montés à l’abbaye de Ste
Hildegarde de Bingen. Cette abbesse était une lettrée : elle nous a laissé de nombreuses
pièces de musique ainsi que des recettes de médecine par les plantes que l’on emploie
encore aujourd’hui.

 

 

 

 

 

Lundi 6 mai.
Encore une matinée de navigation, où nous assistons à l’astiquage de la cloche en cuivre
suspendue à l’avant du navire : et c’est tout une cérémonie! Nous passons devant Worms,
ville des Niebelungen. Cette ancienne capitale burgonde était la douzième ville du Saint
Empire Romain Germanique. Elle possède encore le plus vieux et le plus grand cimetière
juif d’Europe. Et c’est à Worms que Luther écrivit en 1521 ses 95 thèses.
Nous nous arrêtons à Mannheim où nous prenons un car pour aller visiter Heidelberg.
Nous montons d’abord au magnifique château de grès rose. Nous y entrons par la porte
Elisabeth Stuart, la fille de la reine Marie Stuart. Elle eut 14 enfants en 18 ans!
Nous admirons la grande façade du corps principal décorée de nombreuses statues dont
celle de Ruprecht, ancêtre des Wittelsbach de Bavière. Cette famille a donné naissance
à deux enfants que tout le monde connaît : le roi Louis II (celui qui a fait construire ces
châteaux extraordinaires) et l’impératrice Elisabeth (Sissi).
Puis, nous déambulons dans la vieille ville. Heidelberg est le siège de la plus ancienne
université d’Allemagne. Elle est dotée d’une immense bibliothèque et est aussi célèbre en
Allemagne que la Sorbonne en France et Cambridge et Oxford en Angleterre.

Mardi 7 mai.
Après notre dernière nuit à bord, nous arrivons à Strasbourg. Pour terminer notre périple,
nous prenons le petit train et nous avons ainsi eu un aperçu de la ville, sans voir de
cigognes! Certains d’entre nous ont mangé une choucroute…
Avant de conclure, quelques mots sur la vie à bord. Les repas étaient bons et copieux. Et
sur un bateau de croisière, on est rarement laissé à soi-même.